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Un possible risque de ramulariose sur les orges d'hiver en 2025

2024 a été une année record pour la ramulariose, qui s'est généralisée sur tout le territoire.

Avec une pression de la ramulariose jugée historique au cours de la campagne précédente, il faudra être vigilant ce printemps et surveiller les orges d'hiver.

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En 2024, la nuisibilité (1) de tous les pathogènes confondus sur les orges d’hiver a atteint en moyenne 14 q/ha. L’effet des maladies ne s’est pas arrêté au rendement, puisque des impacts significatifs ont aussi été observés sur le PMG (poids de mille grains), avec –5 grammes, et sur le calibrage, jusqu’à –20 points. « Les maladies sont clairement un facteur explicatif de la mauvaise campagne en orge d’hiver cette année », assurait Morgane Vidal, ingénieure régionale d'Arvalis en Île-de-France, lors d'une réunion en novembre 2024.

Une météo favorable à la maladie en 2023-2024

La variété KWS Faro, recommandée par les malteurs et brasseurs de France, a pris ces dernières années une part dominante de la sole. Or, elle est sensible à la rouille naine (note de 3), à la rhynchosporiose (note de 5) et à la ramulariose (note de 5). Avec cette dernière, la nuisibilité est passée en moyenne à 25 q/ha. Le contexte météo de la campagne de 2023-2024 a en effet été particulièrement favorable à la ramulariose, souvent favorisée par une hygrométrie importante sur la fin de mai et le début de juin et par une forte hydromorphie.

Les produits phytosanitaires disponibles n’ont pas permis de contrôler les fortes attaques de ramulariose, sur KWS Faro en particulier. L’efficacité des spécialités est limitée par la résistance de ce pathogène aux strobilurines et partiellement aux SDHI. « Il n’y a plus que 3 molécules qui amènent une activité intéressante : le prothioconazole, le mefentrifluconazole et le folpel (multisites), dont l’ajout dans les mélanges améliore significativement l’efficacité », ajoute l’ingénieure.

Parmi les solutions en cours de développement, les essais montrent que le pydiflumetofen (ou Adepydin) + prothioconazole dispose d’une efficacité sur ramulariose de 97 %, avec un gain de rendement significatif de 12,4 q/ha par rapport à la solution Kardix 0,7 (bixafen, fluopyram, prothioconazole) + Sesto 1 (folpel). « L’Adepydin (2) continue d’avoir une efficacité et gain de rendement supérieurs aux autres produits mais on ne voit plus l’effet dose qui était très marqué auparavant », constate Morgane Vidal.

Contamination par les semences

Il existe un risque de pression de ramulariose pour la campagne à venir compte tenu de la contamination potentielle des semences. « Et le choix variétal ne va pas nous aider à contrer cette éventuelle pression », appuie l’institut. Arvalis conseille en cas de pression forte de ramulariose d’adapter son T2 (sortie des barbes), le T1 (1-2 nœuds) ayant démontré peu intérêt sur cette maladie de fin de cycle.

Si un IDM (triazole) associé à une strobilurine était prévu, il est possible d’y ajouter Sesto 1,2 l. Si toutefois, l’IDM choisi est du mefentrifluconazole associé à du prothioconazole, ce complément ne se fera qu'en cas de très fort risque. Si un SDHI associé à un IDM était au programme, l’ajout de Sesto 1,2 est conseillé. Enfin en cas de SDHI + IDM + strobilurine envisagé, cette dernière sera remplacée par Sesto 1,2. « En revanche on ne va pas systématiser le folpel dans les programmes classiques », juge la spécialiste, qui rappelle que son délai avant récolte est de 42 jours.

(1) La nuisibilité est impact des maladies sur le rendement d'une espèce.

(2) L’évaluation de cette substance est en cours au niveau européen, avec une première formulation qui pourrait être autorisée au plus tôt en 2026.

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